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Catégorie : Le sens
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Création : jeudi 22 octobre 2020 13:37
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Publication : mercredi 21 octobre 2020 13:37
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Écrit par Pierre Vent
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Le sentiment du sens
Le sens
Application au rêve
En résumé

L'écriture fait tomber dans un état hypnoïde mais la rétroaction de l'écriture est habituellement présentée comme une relecture (sans parole) qui donne le sens. Nous sommes complètement opposés à cette idée. L'écriture et la relecture sont deux actes différents et séparés. S'il y a lecture du dernier mot écrit avant reprise de l'écriture c'est pour la localisation de l'acte d'écriture. Tous les actes doivent être situés dans un lieu adapté qu'on appelle vulgairement le contexte. La lecture du dernier mot n'est pas une relecture mais une localisation. L'écriture est toujours symbolique dans le domaine de l'imagination mémorisée. On ne sait pas ce qu'on écrit sur le champ. Cela semble vaguement correspondre à notre idée. Mais plus tard, dans un autre but, il arrive qu'on se relise. Le sentiment est alors de retourner dans un passé, dans un temps différent de l'écriture. L'acte a donc sa localisation mais aussi sa temporalité, son sentiment de passé, présent et avenir.
L'imagination (visuelle) des situations produite par la pensée symbolique est la meilleure source du sens. La pensée abstraite ne voit que des configurations visuelles globales de signes. Le maître d'échec reconnaît des arrangements types de l'échiquier et il joue sans réfléchir. Mais la véritable compréhension des faits n'est donnée que par le sens. Nous sommes tombés sur le sens dans la pensée symbolique mais jusque là, nous n'avons fait que l'utiliser comme sentiment. Nous allons essayer de déterminer la source du sentiment du sens.
Le sens
Nous partons du fait que le sens se présente dans un passage d'une représentation psychique à une autre. La représentation est une production du psychique et non de la mémoire, donc du savoir. C'est une vision créé par la pensée visuelle et non par la pensée verbale. La représentation est complètement en dehors du pouvoir de l'individu. Elle est générée par le psychisme de l'individu et non par son savoir. Autrement dit la représentation est automatique ce qui rend sa structure type facile à déterminer. Cependant il y a plusieurs types (voir nos différents essais sur la structure imaginaire et le soi) et nous en décrivons seulement deux types principaux suivants :
- type 1 : L'individu se localise dans un lieu 1 et il est attiré vers un lieu 2.
- type 2 : L'individu rencontre un personnage 1 et il est entraîné vers un personnage 2.
Vous notez que chaque structure est l'expression d'un changement et c'est ce changement qui donne le sentiment du sens. Dès lors que nous savons que la pensée symbolique qui est provoquée par la déficience d'un organe physique interne crée une représentation avec un sentiment libératoire du sens, nous pouvons trouver maints témoignages de ce procès même si ce procès est subjectif et douteux pour de nombreux individus.
Application au rêve
Le rêve est un bon exemple de pensée symbolique. Il est visuel et fait suite à la paralysie globale du corps par le sommeil. Reprenons la grande étude de Freud sur les rêves : L'Interprétation du Rêve, (Traumdeutung), 1900 d'après l'édition du Seuil de 2010. Voyons le premier rêve que Freud a soumis à interprétation, le rêve du 23/24 juillet 1895 appelé Rêve de l'injection d'Irma, page 144 :
"Une haute et vaste salle - beaucoup d'invités, que nous accueillons - parmi eux Irma, que j'emmène aussitôt à l'écart, (…)".
Nous entrons dans le type 2 dès le début du rêve. Bien entendu, Freud ne dénote pas cette structure de type 2, comme tous rêveurs, il remarque les éléments concrets de la scène, mais ça n'empêche pas que nous la remarquons avec flagrance au devant du rêve. Freud y diagnostique la satisfaction d'un désir ; peut-être, mais comment saurait-il quel est le désir en cause ? Tous les désirs se valent pour produire un sentiment d'attente mais il n'y a qu'un seul désir actif à la fois. Freud est contraint de choisir au hasard suivant une croyance c'est-à-dire une suggestion idéologique. Il rentre donc dans la phase 2 de rétroaction après avoir produit l'image de la pensée symbolique.
Page 195 : " Je rêve que j'arrive devant chez moi, une dame au bras. Là attend une voiture fermée, un monsieur s'avance vers moi, excipe de sa qualité d'agent de police et m'enjoint de le suivre (…). Est-ce que vous croyez que ce pourrait être un désir de ma part que d'être arrêté ? "
Les rêves de déplacement de type 1 sont tellement courants que Freud les range en bloc sous la cause du rêve de transfert des intensités psychiques ( p. 349 ).
Il y a un rêve de Freud très remarquable p. 311, sur son soi-disant médecin de famille Otto. Otto était Joseph Breuer, qui n'était pas le médecin de famille mais un psychanalyste pratiquant l'hypnose d'excellente réputation à Vienne : " Mon ami Otto n'a pas l'air bien, il a le visage tout brun et les yeux exorbités". Il n'y a aucune structure et je suis très sceptique. Le personnage d'Otto ne donne aucun désir Freud rattache aussitôt ce rêve à une aventure de voyage qui semble le gêner peut-être parce qu'elle implique des personnes connues. Six ans plus tôt, Freud avait eu un accident de voiture ( de calèche ), une nuit en pleine forêt. Le professeur R., qui le mettait mal à l'aise était du voyage. Les rescapés furent contraints de traverser la forêt, à pied, la nuit. Ils arrivèrent à une auberge où l'aubergiste présentait des signes de maladie identique à celle d'Otto. R. fait des remarques déplaisantes sur l'aubergiste à l'état physique délabré et contagieux. Or dans ce souvenir plus détaillé que celui du rêve d'Otto, Freud montre bien une structure de type 1 , c'est-à-dire de passage d'un lieu, la forêt, à un autre , l'auberge, avec un personnage R. qui est intimidant et paralysant pour Freud. Il nous semble que le vrai rêve de l'accident ait été censuré parce qu'il concernait la communauté médicale de Vienne. Le rêve d'Otto, par contre, n'exprime aucun changement donc aucune référence à un organe alors que Freud reconnaissait l'organique comme le facteur du rêve ( p. 57 ) : des stimuli corporels internes ou externes sont des sources du rêve. Il ajoutait également des stimuli subjectifs mais c'était pour les réfuter. Dans le rêve d'Otto, il n'y a aucune stimulation. Il n'y a qu'un seul constat ce qui ne peut pas être une ressource de rêve. Néanmoins, il y a une maladie donc une impuissance. Mais il n'y a aucune situation où la maladie pourrait être dépassée. Il n'y a aucun désir. Avec le récit de l'accident associé, on voit la différence et la dynamique du rêve toujours en deux états. Notre interprétation personnelle est que le rêve d'Otto a été masqué. nous avons là un très bon exemple de pensée réflexive, phase 2 avec le personnage Otto et d'une pensée symbolique ou associative de phase 1 avec le personnage R.
En résumé
Nous avons tenté de montrer en résumé un processus d'acte passant par la pensée symbolique qui est une forme de pensée que l'on trouve dans les rêves. Mais les rêves ne sont quand même pas les seuls producteurs de la pensée symbolique. Les rêves ne sont pas les uniques nécessités. Ils sont seulement suffisants. Dans le réel, il se trouve des situations qui provoquent des blocages car la pensée symbolique est générée par les désirs. Or le désir se transmet seulement par la vue de l'autre. Les actes s'enchaînent dans des actions. Les désirs sont rémanents et les actes se répètent sur une certaine durée. La réalité contient des lieux et des personnages qui sont les éléments fondamentaux de l'acte. En fait, la réalité est beaucoup plus abondante en éléments d'actes comme les désirs que les rêves. Les rêves ont été pris simplement à titre d'exemples plus simples et plus communs. Dans la réalité, il y a l'intervention du moi qui est un relais vers le psychisme mais dans les rêves, le moi n'intervient pas. Par contre les rêves sont des révélateurs de ces éléments. Nous avons seulement voulu montrer quelques traces du processus de l'acte.
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Catégorie : Le sens
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Création : jeudi 3 décembre 2020 14:57
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Publication : mercredi 2 décembre 2020 14:57
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Écrit par Pierre Vent
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Sur les sentiments
Le changement de sentiment
La perte de sentiment
L'essence du sentiment
Les pensées sont reprises et recopiées par la réflexion et les réflexions sont reprises par de nouvelles perceptions. Le sentiment est rémanent et permet la répétition.
Le changement de sentiment
D'autres faits se produisent. La peur, par exemple, est un flux produit par la pensée sans aucune perception ce qui serait contradictoire avec notre analogie du flux entre deux visions. On a peur sans savoir pourquoi. Si on sait pourquoi, c'est la terreur. En examinant plus en profondeur, on découvre une vision primaire qui se coupe par une perception et qui échoue à former une seconde vision. C'est une espèce de vertige. La seconde vision de la pensée n'est pas créée mais elle est présente. Le sentiment est extrêmement rémanent voire inséparable et adhérant puisqu'il vient d'une liaison qui n'est pas fugitive mais qui s'établit dans l'attente, dans la recherche d'une autre vision. Si la pensée ne produit que de la vision, elle ne vise qu'une autre vision. Si la vision ne vient pas, le flux diminue. La valeur de la première vision diminue. Le sentiment devient négatif et répulsif. L'angoisse se transforme en peur non maîtrisée. Il est inutile de rappeler que certains individus savent jouer du sentiment chez les autres. Le rêve est l'exemple même de la pensée et nous commençons à comprendre pourquoi le rêve se change en cauchemar. Le rêve qui n'a pas de suite, c'est-à-dire de seconde scène, devient le cauchemar.
La perte de sentiment
De même, la répétition d'un même acte ne reproduit pas forcément le sentiment. la répétition peut être répétition de pensée avec sentiment ou répétition de réflexion sans le sentiment. La répétition d'un acte suit la réflexion qui n'est pas la pensée visuelle le plus souvent. Il faut comprendre que la réflexion n'est pas du même temps que la pensée comme nous l'avons montré dans la première partie de l'article. Dans la répétition, le sentiment se perd rapidement. Et voilà qu'il se produit un nouveau phénomène : le sentiment se transforme progressivement : l'angoisse se transforme en peur, la beauté devient banalité sinon laideur.
L'essence du sentiment
Qu'est-ce que le sentiment ? Pour la plus-part des individus, il n'est qu'un caractère secondaire de nos pensées ; il lève un peu d'intérêt sur nos pensées. Or cette recherche montre qu'il est tout car il est le fondement de nos croyances. Il est le signe de confirmation de notre acte dans la mesure où le but de l'acte n'est pas rationnel mais personnel. Il est l'unique référence de notre réflexion. Il remplace toute l'expérience de vie. Il est la source de notre morale. Il est notre signal de but. Nous ne pouvons réussir un acte contre nos sentiments comme ces réflexions courantes le disent : je ne le sentais pas ou je le sentais bien.
La vie subjective est donc un parcours de tous ces éléments. Par contre, le savoir qui est mémorisé n'apparaît pas ce qui montre qu'il est un moyen de la réflexion et non une production finale tout comme les moyens de contact avec la réalité qu'utilise le corps.